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Futur proche ou science fiction : le gel des ovocytes pourrait-il devenir en France le nouvel avantage social en entreprise ?

Publié le : 13/11/2024

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Une récente étude du cabinet de conseil Mercer révèle qu’aux États-Unis, près de 33 % des entreprises de plus de 20 000 salariés proposent cette mesure comme un avantage social. La tendance est apparue aux États-Unis en 2014, lorsque de grandes entreprises, dont Facebook ou Apple, ont commencé à offrir cette possibilité à leurs employées. En 2017, la congélation d’ovocytes pour les employées a commencé à être considérée comme un avantage différenciant de la Silicon Valley.

Les conséquences de l’allongement de l’espérance de vie

Dans un contexte de transition démographique, les parcours de vie et de carrière s’allongent et se diversifient, rendant les trajectoires professionnelles moins linéaires et plus flexibles : les étapes de vie peuvent être plus souples ; l’une des preuves étant un âge d’entrée en parentalité de plus en plus tardif.

La stabilité n’est plus le critère unique, et les carrières prennent parfois davantage de temps à s’établir. La congélation des ovocytes est apparue pour certaines femmes comme une stratégie de choix pour préserver leur projet de maternité sans se contraindre à une parentalité immédiate, une tendance que les démographes qualifient de « décalage du calendrier procréatif ». Par ailleurs, cette démarche est vue pour certaines comme un moyen d’atteindre une situation professionnelle plus pérenne, ou d’espérer dépasser le plafond de verre avant d’envisager une famille, d’autant plus que l’on sait que la naissance du premier enfant entraîne une diminution moyenne de 200 euros par mois du salaire net des mères sur la première année, sans impact significatif pour les pères (INSEE).

Les enjeux pour la natalité et la démographie

En 2023, 678 000 bébés sont nés en France. C’est 6,6 % de moins qu’en 2022 et près de 20 % de moins qu’en 2010 (INSEE). Depuis la loi du 2 août 2021 sur la bioéthique, toute femme entre 29 et 37 ans peut congeler ses ovocytes, sans justification médicale. 
Sur le territoire français, la demande de procédure est forte : 11 500 femmes ont sollicité un premier rendez-vous dans ce cadre en 2022, selon le dernier bilan de l’Agence de biomédecine. L’État s’adapte en créant davantage de centres spécialisés : une quarantaine de centres existent déjà, une soixantaine sont attendus d’ici 2025. Cette avancée, présentée comme une « préservation sociétale de la fertilité », ouvre une nouvelle dimension au débat sur la conciliation de la carrière et de la maternité.

Quel rôle pour l’entreprise ?

Malgré une demande qui évolue positivement, l’offre reste peu élevée. Si ce service n’est pas encore proposé par les entreprises en France, son développement pourrait être un levier pour l’égalité des sexes au travail, sans pour autant constituer une solution miracle : il faut veiller à ce que cette mesure ne laisse pas de côté les enjeux d’égalité professionnelle. Elle ne résout ni les difficultés d’accès aux postes de direction ni les écarts salariaux persistants et ne doit pas devenir un palliatif aux manquements des entreprises et des politiques publiques en matière d’égalité et de soutien à la parentalité.

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