Actifs, inactifs…
Actif ou bien inactif, tels sont les mots utilisés depuis longtemps pour opérer une distinction entre ceux qui exercent une activité professionnelle rémunérée et le reste de la population, en particulier les retraités. Il serait temps de sortir de ce manichéisme terminologique.
Car il ne correspond pas, et correspondra de moins en moins, à la réalité vécue par les personnes. D’une part, les inactifs sont en réalité très actifs. D’autre part, la frontière entre vie professionnelle et retraite va certainement évoluer dans le sens d’une plus grande porosité.
D’ores et déjà, la contribution des retraités à la vie sociale est spectaculaire, contrairement à ce que peuvent laisser penser les discours s’inquiétant du poids que les pensions feraient peser sur la collectivité. L’enquête réalisée par Occurrence pour le Club Landoy, montre combien les retraités sont entreprenants dans le domaine des associations, de la vie communale, de la vie familiale. Il serait juste d’évaluer précisément la charge financière que représenteraient ces tâches si elles n’étaient pas assurées bénévolement. On serait surpris.
L’autre terrain d’action est celui de la transition entre métier à plein temps et retraite. Aujourd’hui, le modèle « on-off » demeure encore le plus fréquent. Mais on commence à voir monter en puissance de nouvelles pratiques : retraite progressive, mécénat de compétence (une entreprise met un salarié senior à la disposition d’une association),
cumul emploi-retraite, auto entrepreneuriat…
Autant d’usages qui créent des ponts entre le monde du travail rémunéré et la vie bien remplie des seniors.
C’est un nouveau monde qui émerge, encore largement à inventer.
En tout cas, un point de passage obligé pour faire vivre la solidarité entre les générations.
Cet article a été publié le 13 novembre dans le journal La Croix.